Méditation, corps et santé

Cultiver un esprit mobile grâce un corps immobile

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La méditation ne se limite plus au seul travail cérébral et intellectuel mais consiste aussi à mobiliser son esprit avec l'aide de son corps. La méditation fait prendre conscience de tous les signaux de douleurs que renvoie ainsi notre corps.

Cultiver un esprit mobile grâce un corps immobile

Pendant longtempsméditer c'était réfléchir longuement et profondément sur de grands sujets tels que la vie. Mais sous l'influence des écoles orientales, la méditation, telle que nous la comprenons aujourd’hui, consiste aussi à mobiliser son esprit avec l'aide de son corps, tant le nouvel usage du corps ouvre de nouvelles portes pour celui de l'esprit. 

 

Nous entretenons, en général, un rapport utilitaire avec notre corps, nous le sollicitons comme un outil pour nous permettre d'agir ou de prendre du plaisir. Mais, parfois aussi, il se rappelle à nous pour nous faire souffrir. 

J’ai un mot à dire à ceux qui méprisent le corps. Je ne leur demande pas de changer de doctrine, mais de se défaire de leur propre corps ; ce qui les rendra muets. » (Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra)

Est-il possible d'avoir avec notre corps un rapport moins utilitaire et plus égalitaire ? Un rapport d'association plutôt que de domination ? C'est bien l'ambition de la méditation, cet art de cultiver un esprit mobile grâce un corps immobile, mais pleinement actifL'esprit et le corps sont totalement codés, leurs destins sont associés, ils n'ont pas d'autre choix que de s’entendre, et de veiller l'un sur l'autre. Respecter son corps, ce n'est pas seulement une concession intellectuelle mais c'est aussi, chaque jour, lui prêter écoute et attention. 

Lors des enseignements de méditation, les premières phrases de recommandation concernent en général la posture, l'attitude corporelle qui va servir de basse à l'exercice. Cette posture du corps est associée à une posture spécifique de l'esprit qui repose sur une attitude mentale ouverte tournée vers l'observation plutôt que vers le contrôle. 

Quand le corps bouge ou travaille, observer l’esprit ; quand il se passe quelque chose dans l’esprit, observer le corps (Novalis - Manuscrits philosophiques)

Lorsqu'on médite, la première chose dont on prend conscience, ce sont tous les signaux de douleurs, car, jusque-là, inconsciemment, on les ignorait, on les fuyait car on était engagé à l'extérieur de nous-même du fait des distractions. Il peut exister une étonnante et inquiétante dissociation avec notre corps lorsque nous sommes absorbés dans certaines occupations devant les écrans, où le corps est en danger car il est négligé : nous oublions de cligner les yeux, nous oublions de respirer, nous nous courbons, nous nous avachissons.

 

Un Podcast de l'émission Grand bien vous fasse - France Inter