Les voix intérieures

Quand entendre des voix reflète une particularité de votre cerveau qui n'est pas une maladie

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Cette petite voix intérieure qui dialogue avec nous tout au long de la journée. C’est l’occasion de s’intéresser à notre vie intérieure.

Elle nous accompagne tout au long de notre vie. Nous entretenons un dialogue permanent avec elle… Notre petite voix intérieure qui peut parfois ressembler à un monologue intérieur de Virginia Woolf. Cette petite voix est une alliée pour nous motiver, nous encourager, nous freiner, nous consoler, réguler nos émotions, organiser notre pensée, se projeter, commenter le film de notre vie.

Voyons comment fonctionne cette petite voix que l’on a parfois envie de faire taire quand elle nous fait ruminer. D’où vient cette voix et pourquoi est-elle si importante ? Cette petite voix essentielle à notre vie intérieure, à ne pas négliger  pour assurer notre bien-être…

Cette petite voix intérieure silencieuse qui nous veut du bien

HL : "C'est le fait de se parler dans sa tête. Quand on parle dans sa tête, c'est comme la parole mais à voix haute, simulée et planifiée. Ce phénomène peut vous servir à plein de choses, pour la mémoire, pour prendre des décisions, avoir des dialogues mentaux et mieux réfléchir, penser, prendre différentes positions puis les évaluer, peser le pour et le contre en se parlant, se remémorer aussi des souvenirs…"

On estime qu'en moyenne, on parle dans sa tête un quart de notre vie éveillée

Une petite voix intérieure qui peut avoir plusieurs formes

La vie intérieure est très diverse. Chez beaucoup de personnes, ça passe par un langage mais qui n'est pas toujours sonore. Cette vie intérieure est souvent faite d'images ou de symboles abstraits qu'on ne sait pas très bien décrire. Einstein, par exemple, pensait avec des images abstraites qu'il traduisait en mots pour les autres.

Cette voix est multiforme

Trois types de dialogues intérieurs :

L'intentionnalité : la parole intérieure est délibérée, quand on décide, par exemple, de retenir un numéro de téléphone, quand on décide de compter dans sa tête, ces petits moments-là où on réfléchit bêtement.

Le vagabondage mental où notre attention flotte un peu. La parole intérieure n'est pas délibérée cette fois, n'est pas intentionnelle, mais survient à l'improviste, de manière inattendue. Mais c'est dans ces moments-là qu'elle est la plus créative et elle nous fait parfois réaliser certaines choses auxquelles on faisait moins attention. Il survient aussi dans des moments où on est concentré. On peut être en train de faire une tâche et puis soudainement on lâche l'attention et on se met à vagabonder sans l'avoir décidé.

La dialogalité : C'est le fait d'énoncer des choses pour soi-même. On est à la fois dans le je et le tu, on joue avec des alternances d'utilisation de pronoms dans le langage intérieur qui nous montre un déploiement sur des conversations multiples et souvent avec plusieurs personnes".

Les pensées intrusives et ruminations

Christophe André : "Les pensées intrusives se retrouvent dans les troubles obsessionnels ou dans certaines phobies. Ce sont des pensées qu'on appelle ego-dystoniques, elles nous dérangent par rapport à notre ressenti.

Ce sont des sortes de voix intérieures, mais à la fois, on y adhère parce qu'elles concernent des préoccupations qu'on a véritablement, mais elles nous dérangent parce qu'on voudrait les interrompre. Ca n'est pas réfléchir mais tourner en rond autour d'un problème. Elles sont dures à faire cesser parce que les ruminations sont déclenchées par du stress et de l'anxiété, par quelque chose qui nous fait souffrir. La souffrance polarise notre attention et engendre ces espèces de bugs dans notre fonctionnement cérébral".

Un Podcast de l'émission Grand bien vous fasse - France Inter